Du temps de sa jeunesse, Cheikh Ahmadou Bamba était tombé gravement malade. A telle enseigne qu'il ne pouvait pas manger les plats habituels. Il sollicita alors Sokhna Faty Issa Diop,
Du temps de sa jeunesse, CCheikh Ahmadou Bamba était tombé gravement malade. A telle enseigne qu'il ne pouvait pas manger les plats habituels. Il sollicita alors Sokhna Faty Issa Diop, épouse de son père et mère de S. Thierno Ibra Faty, afin qu'elle lui cuisinât un plat adapté à son état de santé.
Sokhna Faty Issa prépara alors un plat succulent ("laaxu bissap" ou "mbaxal" selon les versions). En tout état de cause, la consommation de ce mets redonna à Cheikh Ahmadou Bamba une nouvelle énergie qui le fit se sentir beaucoup mieux.
Le Cheikh, qui était encore très jeune, demanda à Sokhna Faty Issa Diop de lui dire ce qu'elle souhaitait le plus au monde afin qu'il formulât des prières dans ce sens. Et Sokhna Faty de dire :
"Ma seule crainte concerne les vicissitudes de la tombe et ses tourements."
Le Cheikh lui répondit :
"J'imagine que tu serais rassurée si je t'introduis moi-même dans la tombe le moment venu ?" Ce à quoi Sokhna Faty répondit par l'affirmative.
Plusieurs années après, le Cheikh, sur la base d'accusations fallacieuses de Jihad, fut déporté au Gabon par le pouvoir colonial à l'issue de ce fameux conseil privé du 5 septembre 1895.
Alors que le Cheikh était très loin des siens, des rumeurs persistantes faisaient croire qu'il n'était plus de ce monde.
Un jour, Sokhna Faty Issa constata des mouvements et conciliables inhabituels dans la concession. Il interrogea alors son fils Thierno qui, de guerre lasse, lui dit que selon les informations reçues Cheikhoul Khadim ne serait plus de ce monde. Il faut dire qu'à l'époque l'information relative à la mort d'un déporté pouvait être très crédible, car le pays n'avait pas connaissance d'une personne éloignée par les colons qui était revenue vivante.
Nombre de disciples prirent l'information pour véridique. Quant à Sokhna Faty Issa Diop, elle dira à son fils Thierno : "Je suis très surpris par ta réaction à cette nouvelle. En effet, je me rappelle du jour où je lui ai préparé un plat et qu'il m'avait promis d'être celui qui m'introduirait dans ma tombe. Je suis encore en vie et je sais que ton frère (Cheikhoul Khadim) tient toujours ses promesses. Donc l'information selon laquelle il serait mort ne peut être qu'erronnée."
Cette force de conviction de Sokhna Faty Issa Diop ramena la sérénité dans la concession et dans le cœur de nombre de disciples.
Il faudra attendre le retour du Cheikh du Gabon, son départ en Mauritanie, suivi de sa résidence à Thieyène Djoloff à partir de 1907 pour le voir réaliser la promesse qu'il avait faite plusieurs décennies auparavant. Il fit en effet appeler Sokhna Faty Issa à Thieyène. Quand l'information lui parvint, la sainte femme sut que son heure était venue.
Quelques temps après son arrivée dans la localité, la sainte mère de Boroom Darou rendit l'âme. Tenant sa promesse, Cheikh Ahmadou Bamba l'accompagna dans sa dernière demeure. Ce jour-là il adopta une attitude rare, demandant aux autres accompagnants de le laisser seul devant la tombe. Le Cheikh formula alors des prières longues et intenses avant de donner l'ordre aux autres de terminer l'inhumation.
Telle est la fin de la vie terrestre d'une femme de conviction, une mouride véridique qui a placé sa confiance totale en Cheikhoul Khadim. Son mausolée se trouve à Thiéyène Djoloff. Puisse le Très-Haut amplifier son infinie miséricorde sur elle.
Recherche et traduction : Seydina Omar Ba
Références : S. Moustapha Saliou Mbacké
[03/03/2024 21:37] S2F: SOKHNA FATY ISSA DIOP, UNE FEMME DE CONVICTION, UNE MOURIDE SADIKH
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Du temps de sa jeunesse, Cheikh Ahmadou Bamba était tombé gravement malade. A telle enseigne qu'il ne pouvait pas manger les plats habituels. Il sollicita alors Sokhna Faty Issa Diop, épouse de son père et mère de S. Thierno Ibra Faty, afin qu'elle lui cuisinât un plat adapté à son état de santé.
Sokhna Faty Issa prépara alors un plat succulent ("laaxu bissap" ou "mbaxal" selon les versions). En tout état de cause, la consommation de ce mets redonna à Cheikh Ahmadou Bamba une nouvelle énergie qui le fit se sentir beaucoup mieux.
Le Cheikh, qui était encore très jeune, demanda à Sokhna Faty Issa Diop de lui dire ce qu'elle souhaitait le plus au monde afin qu'il formulât des prières dans ce sens. Et Sokhna Faty de dire :
"Ma seule crainte concerne les vicissitudes de la tombe et ses tourements."
Le Cheikh lui répondit :
"J'imagine que tu serais rassurée si je t'introduis moi-même dans la tombe le moment venu ?" Ce à quoi Sokhna Faty répondit par l'affirmative.
Plusieurs années après, le Cheikh, sur la base d'accusations fallacieuses de Jihad, fut déporté au Gabon par le pouvoir colonial à l'issue de ce fameux conseil privé du 5 septembre 1895.
Alors que le Cheikh était très loin des siens, des rumeurs persistantes faisaient croire qu'il n'était plus de ce monde.
Un jour, Sokhna Faty Issa constata des mouvements et conciliables inhabituels dans la concession. Il interrogea alors son fils Thierno qui, de guerre lasse, lui dit que selon les informations reçues Cheikhoul Khadim ne serait plus de ce monde. Il faut dire qu'à l'époque l'information relative à la mort d'un déporté pouvait être très crédible, car le pays n'avait pas connaissance d'une personne éloignée par les colons qui était revenue vivante.
Nombre de disciples prirent l'information pour véridique. Quant à Sokhna Faty Issa Diop, elle dira à son fils Thierno : "Je suis très surpris par ta réaction à cette nouvelle. En effet, je me rappelle du jour où je lui ai préparé un plat et qu'il m'avait promis d'être celui qui m'introduirait dans ma tombe. Je suis encore en vie et je sais que ton frère (Cheikhoul Khadim) tient toujours ses promesses. Donc l'information selon laquelle il serait mort ne peut être qu'erronnée."
Cette force de conviction de Sokhna Faty Issa Diop ramena la sérénité dans la concession et dans le cœur de nombre de disciples.
Il faudra attendre le retour du Cheikh du Gabon, son départ en Mauritanie, suivi de sa résidence à Thieyène Djoloff à partir de 1907 pour le voir réaliser la promesse qu'il avait faite plusieurs décennies auparavant. Il fit en effet appeler Sokhna Faty Issa à Thieyène. Quand l'information lui parvint, la sainte femme sut que son heure était venue.
Quelques temps après son arrivée dans la localité, la sainte mère de Boroom Darou rendit l'âme. Tenant sa promesse, Cheikh Ahmadou Bamba l'accompagna dans sa dernière demeure. Ce jour-là il adopta une attitude rare, demandant aux autres accompagnants de le laisser seul devant la tombe. Le Cheikh formula alors des prières longues et intenses avant de donner l'ordre aux autres de terminer l'inhumation.
Telle est la fin de la vie terrestre d'une femme de conviction, une mouride véridique qui a placé sa confiance totale en Cheikhoul Khadim. Son mausolée se trouve à Thiéyène Djoloff. Puisse le Très-Haut amplifier son infinie miséricorde sur elle.
Recherche et traduction : Seydina Omar Ba
Références : S. Moustapha Saliou Mbacké